Utiliser l’épargne salariale pour fidéliser ses salariés
Actu Secteur Bâtiment Travaux Publics | 28 septembre 2023
Dans le bâtiment, la main-d’œuvre manque. Plutôt que de jouer sur la rémunération ou les primes, soumises à cotisations sociales, les patrons peuvent mettre en place des dispositifs d’épargne salariale.
Commentaires par Jean-Michel Laidin, associé FIMECO Walter France.
Aujourd’hui, le vivier des salariés dans le secteur du bâtiment a tendance à se restreindre.
Un vivier de salariés qui se restreint
Les jeunes qui se forment et obtiennent des diplômes ne restent souvent pas longtemps ; les patrons constatent une vraie « évasion » importante. On pourrait penser que de nombreux demandeurs d’emplois se reconvertissent dans ces métiers dont on sait qu’ils recrutent, mais en fait il y en a peu.
Débaucher auprès de la concurrence : pas le meilleur plan
Le premier réflexe des entreprises du bâtiment qui veulent embaucher est d’aller chercher de la main-d’œuvre chez les concurrents. Et ceci vaut pour toutes les tailles d’entreprises, même les moins de 20 ou moins de 10 salariés. Ce qui signifie que vous pouvez à tout moment pour faire « piquer » un salarié. Or le départ d’un salarié entraîne toujours, systématiquement, une désorganisation.
Mieux vaut fidéliser son équipe
Le plus efficace est donc, déjà, de mettre tout en œuvre pour fidéliser ses salariés. Pour garder l’équipe existante, les moyens de mobilisation sont multiples : l’ambiance, la sécurité, etc. Toutefois, bien évidemment, la première chose à laquelle on pense, c’est : l’argent.
Utiliser le levier de l’épargne salariale plutôt que la simple rémunération
Bien sûr, il faut que la rémunération soit dans le marché. Mais augmenter la rémunération et octroyer des primes entraînent une augmentation des coûts, par l’augmentation de la rémunération brute, et par l’augmentation automatique des charges patronales et salariales.
Les dispositifs d’épargne salariale sont souvent méconnus. C’est dommage, car ils représentent un vrai levier pour fidéliser ses salariés.
La convention d’intéressement : à mettre en place sans modération
Parmi les dispositifs d’épargne salariale, la convention d’intéressement est très intéressante et d’actualité, avec la suppression du forfait social. De quoi s’agit-il ?
Avant, les sommes qu’un salarié versait sur un dispositif d’épargne salariale ainsi que celles abondées par l’entreprise supportaient des cotisations sociales à travers un « forfait social » de 20 %. Ce taux qui était, au départ, bien inférieur, avait augmenté au fil du temps jusqu’à devenir dissuasif. Avec la suppression de ce forfait social à partir du 1er janvier 2019, aujourd’hui, sur les sommes que l’on place, pour les entreprises de moins de 50 salariés, on paie 0 cotisation sociale.
Impliquez vos salariés dans la gestion et les objectifs
La convention d’intéressement devient, par voie de conséquence, très intéressante. Prenons l’exemple d’un bénéfice de 100 000 euros. Si l’entreprise décide de partager avec ses salariés 10 ou 20 % de ces bénéfices, soit une enveloppe entre 10 et 20 000 euros à se partager, cela peut être très motivant pour les salariés.
Cela suppose de les sensibiliser à la gestion de l’entreprise, à la maîtrise des coûts, à la rentabilité, au développement.
Les salariés peuvent laisser fructifier cet argent qui deviendra une rémunération différée. Mais ils peuvent aussi récupérer ces sommes à l’occasion de certains événements exceptionnels tels qu’un mariage, des travaux, etc.
Un nouveau réflexe que les patrons doivent s’approprier
Ce type de dispositif n’était pas très répandu dans le bâtiment. Quand nous évoquons le sujet avec nos clients entrepreneurs, certains sont surpris par cette démarche originale de leur point de vue. Et pourtant, intéresser ses salariés au résultat de l’activité est un des moyens les plus efficaces pour les retenir.
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